Les chiffres clés de la micro-entreprise
La France comptait 2,5 millions de micro-entrepreneurs fin juin 2022, soit 12,2 % de plus sur un an. Cette augmentation résulte d’un niveau toujours élevé des immatriculations, bien que celles-ci marquent le pas, en contrecoup au fort dynamisme observé au sortir de la crise sanitaire de 2020. Ainsi, fin juin 2022, on dénombrait près de 700 000 créations de micro-entreprises sur 12 mois.
Ces chiffres démontrent l’attractivité du régime de la micro-entreprise, au détriment d’autres formes d’entreprises : environ 2 entreprises sur 3 ont été créées en 2022 sous le régime de la micro-entreprise et 43 % des travailleurs indépendants ont un statut de micro-entrepreneur.
Pour aller plus loin, voir notre article : La création d'entreprises en France : état des lieux 2022
Calcul du salaire en micro-entreprise : à quoi correspond la rémunération du micro-entrepreneur ?
Le régime du micro-entrepreneur est ouvert aux entrepreneurs individuels ayant une petite activité commerciale, artisanale ou libérale. Le micro-entrepreneur n’est donc pas salarié, il ne reçoit pas de bulletin de salaire et se rémunère seul grâce à son activité indépendante. Il est libre de gérer sa rémunération.
Toutefois, pour calculer sa rémunération de micro-entrepreneur, il doit calculer son chiffre d’affaires puis déduire ses charges.
Le chiffre d’affaires du micro-entrepreneur
Pour pouvoir être micro-entrepreneur, l’exploitant individuel doit bénéficier du régime fiscal de la micro-entreprise (micro-BIC ou micro-BNC), ce qui implique une limite de chiffre d'affaires annuel :
- 77 700 € pour la plupart des prestations de services ;
- 188 700 € pour les activités de vente de marchandises, d'objets, d'aliments à emporter ou à consommer sur place, ou de fourniture de logement.
En savoir plus sur les limites de chiffre d’affaires du micro-entrepreneur
Les charges du micro-entrepreneur
Pour calculer sa rémunération, le micro-entrepreneur doit déduire de son chiffre d’affaires les frais liés au développement de son activité ainsi que ses charges sociales et fiscales.
Le micro-entrepreneur relève automatiquement du régime du micro-social qui lui permet de calculer forfaitairement le montant de ses cotisations sociales en appliquant à son chiffre d'affaires encaissé un taux global de cotisations qui varie en fonction de l'activité exercée : 12,3 % pour la vente de marchandises, 21,2 % pour les prestations de services commerciales et artisanales relevant des BIC et 21,1 % pour les autres prestations de services relevant des BNC. Les cotisations sociales sont payées mensuellement ou trimestriellement au fur et à mesure de la déclaration du chiffre d’affaires.
Le micro-entrepreneur est également imposé à l'impôt sur le revenu :
- selon le régime fiscal micro-BIC ou micro-BNC : le bénéfice imposable soumis au barème progressif de l’impôt sur le revenu est alors déterminé en appliquant au chiffre d'affaires un abattement forfaitaire pour frais et charges ;
- ou, sur option, au versement fiscal libératoire. Dans ce cas, le micro-entrepreneur verse, chaque mois ou chaque trimestre en même temps que ses cotisations sociales, l'impôt sur le revenu correspondant au chiffre d’affaires encaissé, égal à 1 % (activités de vente de marchandises), 1,7 % (prestations de services relevant des BIC) ou 2,2 % (prestations de services relevant des BNC) du chiffre d'affaires.
Le micro-entrepreneur est également redevable de la cotisation foncière des entreprises (CFE) dès sa deuxième année d'activité (sauf cas d’exonération), de la contribution à la formation professionnelle (CFP) et peut également être redevable d'une taxe pour frais de chambre de commerce ou de chambre de métiers.
Pour aller plus loin : Tout savoir sur la fiscalité du micro-entrepreneur
Salaire moyen du micro entrepreneur (ex auto-entrepreneur) : rémunération moyenne du micro-entrepreneur
Au deuxième trimestre 2022, 1,3 million de micro-entrepreneurs ont déclaré un chiffre d'affaires positif, soit près de 11 % de plus qu'au deuxième trimestre 2021. Ainsi, 52 % des micro-entreprises sont considérées comme économiquement actives.
Le chiffre d'affaires mensuel moyen s'est élevé à 1 635 € au 30 juin 2022, soit une hausse de près de 8 % par rapport à l'année précédente.
Selon l’INSEE, en 2020, les micro-entrepreneurs ont retiré en moyenne 550 € par mois de leur activité non salariée (soit 6 600 € sur l’année), ce qui représentait 6,6 fois moins que les non-salariés classiques. Ce faible revenu est lié à la nature même du régime de la micro-entreprise qui impose des plafonds sur le chiffre d’affaires pour en bénéficier.
En 2020, un micro-entrepreneur sur quatre gagnait moins de 80 € par mois, la moitié moins de 280 € et seulement un sur dix plus de 1 430 €.
Néanmoins, près de 30 % des micro-entrepreneurs cumulent leur activité avec un travail salarié. Dans ce cas, l’activité entrepreneuriale représente un complément de revenus et non une activité principale. Le revenu d’activité global de ces micro-entrepreneurs pluriactifs (incluant leurs salaires) a atteint 2 160 € mensuels en 2020 dont seuls 330 € provenaient de leur activité non salariée. Les micro-entrepreneurs n’exerçant pas d’activité salariée percevaient en moyenne 630 € par mois.
Sources : Note de conjoncture de l'URSSAF - janvier 2023 ; Insee Première – octobre 2022