Retraite

Passer sa retraite à l'étranger : comment bénéficier de sa retraite française ?

Climat ensoleillé, coût de la vie moins élevé, rapprochement familial, fiscalité attractive… Autant de raisons qui peuvent vous inciter à passer votre retraite à l’étranger. Voici quelques repères concernant les conséquences de votre expatriation sur vos pensions de retraite et les démarches que vous devrez effectuer.

Vous pourrez percevoir votre retraite française à l’étranger

Si vous êtes retraité et que vous choisissez l’expatriation afin de passer votre retraite à l’étranger, vous pouvez légitimement vous posez la question suivante : « Peut-on vivre à l’étranger et toucher sa retraite française ? ».

Sachez que vous pouvez tout à fait percevoir votre retraite à l’étranger. Celle-ci vous sera versée à l’étranger par la caisse de retraite française à laquelle vous êtes affilié. Le montant brut de votre pension de retraite sera le même mais son montant net pourra être plus élevé.

En effet, en tant que retraité expatrié, la CSG et la CRDS ne seront plus prélevées sur vos retraites françaises. Toutefois, si vous êtes à la charge d’un régime obligatoire français d’assurance maladie, une cotisation d’assurance maladie sera prélevée au taux de :

  • 7,1 % sur les retraites des travailleurs indépendants,
  • 3,2 % sur la retraite de base du régime général des salariés et 4,2 % sur la pension de retraite complémentaire.

Dans votre pays de résidence, aucune cotisation ne sera retenue.

A noter : si vous percevez l’allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa) ou l’allocation supplémentaire d’invalidité (ASI), ces prestations ne vous seront plus versées si vous passez votre retraite à l’étranger car ces allocations sont soumises à une condition de résidence en France.

Comment fonctionne la retraite à l’étranger ? Les démarches à effectuer

Démarches pour la préparation de votre départ

Il est impératif de signaler votre nouvelle adresse à la caisse de retraite qui vous verse votre retraite (via votre Espace personnel s’agissant de l’Assurance retraite) ainsi que le changement éventuel de vos coordonnées bancaires (votre nouveau relevé d’identité bancaire doit être transmis par courrier postal à votre caisse régionale). Pensez à bien prévenir, le cas échéant, toutes vos caisses de retraite !

Vos retraites pourront alors être versées sur votre nouveau compte bancaire à l’étranger ou, à défaut, sur votre compte bancaire en France.

Informez également l’administration fiscale ainsi que tous les organismes sociaux gérant vos prestations en France.

Documents à remplir une fois sur place

Lorsque vous percevez une retraite française (personnelle ou de réversion) en vivant à l’étranger, vous recevez chaque année une « attestation d’existence »  (ou un « certificat de vie ») à faire remplir par l’autorité locale compétente de votre pays de résidence (mairie, commissariat, ambassade ou consulat). Si vous ne renvoyez pas le document rempli dans les délais, le versement de votre retraite risque d’être suspendu.

Avec le service en ligne « Transmettre mon certificat de vie » de l’Assurance retraite, vous pouvez recevoir et transmettre votre certificat de vie à toutes vos caisses de retraite, en une seule fois.

Quelle fiscalité pour les retraités vivant à l’étranger ?

En passant votre retraite à l’étranger et en tant que résident fiscal d’un autre pays (c’est-à-dire si vous y vivez plus de 183 jours par an et si votre foyer et vos intérêts économiques ne sont plus situés en France), vous y serez en principe imposable conformément aux règles locales, selon le dispositif prévu par la convention fiscale passée entre votre nouveau pays de résidence et la France pour l’imposition des pensions de retraite.

La règle prévue par la plupart des conventions fiscales est en effet la suivante : les pensions de retraite privées sont imposables dans le pays de résidence du bénéficiaire.

À noter : vous pouvez imprimer un relevé des paiements de votre retraite à partir de du service «Demander un relevé des paiements de ma retraite» de l’Assurance retraite afin de justifier de vos revenus après de l’administration fiscale étrangère.

Retraite à l’étranger : quelle protection sociale ?

Si vous vous installez dans l’Union Européenne, en Suisse, en Islande, en Norvège ou au Liechtenstein

Vous resterez affilié à la caisse de Sécurité sociale de votre dernier domicile en France. La coordination européenne de la protection sociale vous ouvre droit, ainsi qu’à votre famille, aux soins de santé du pays membre où vous avez choisi de résider, même si vous n’y avez jamais été assuré. Il vous suffira de vous inscrire à la caisse d’assurance maladie de votre lieu de résidence en présentant le formulaire S1 à demander à votre caisse française avant votre départ.

Vous vous installez dans un autre pays

Si vous partez vivre dans un pays ayant signé avec la France une convention bilatérale comportant des dispositions en matière de droit aux soins de santé (liste des pays concernés), vous devrez faire une demande d’attestation de droit aux soins de santé auprès de la caisse d’assurance maladie de votre pays de résidence. Cette attestation, une fois validée, vous permettra de vous faire rembourser vos frais de santé par l’intermédiaire du régime de votre pays de résidence.

Si vous partez vivre votre retraite dans un pays qui n’est pas lié à la France par un accord de sécurité sociale et si vous souhaitez y bénéficier d’une couverture maladie, vérifiez auprès des organismes compétents de ce pays dans quelle mesure vos soins peuvent être pris en charge par le régime local. Autre option : vous pouvez adhérer volontairement à l’assurance maladie de la Caisse des Français de l’Étranger (CFE) ou souscrire une assurance auprès d’une compagnie privée.

Dans le cas particulier où vous partez vivre votre retraite au Royaume-Uni : voir la fiche du Cleiss sur le Royaume-Uni

Pour en savoir plus : voir le portail du Cleiss (Centre des liaisons européennes et internationales de sécurité sociale)