Travailler à la retraite peut être un choix personnel ou une nécessité pour compléter une retraite insuffisante. La retraite progressive et le cumul emploi-retraite sont deux dispositifs qui permettent de cumuler, sous certaines conditions, un revenu d’activité professionnelle et une retraite. Et avant le départ à la retraite, pour anticiper, il est possible de recourir au rachat de trimestres et à la surcote en vue d’augmenter son nombre de trimestres retraite et d’améliorer ainsi le montant de sa future retraite.
Travailler à la retraite : retraite progressive
La retraite progressive est un dispositif qui vous permet de poursuivre votre activité professionnelle à temps partiel tout en percevant une partie de votre pension de retraite. Vous pouvez ainsi cumuler retraite et temps partiel.
Ce dispositif est ouvert aux commerçants, artisans et chefs d’entreprise TNS comme aux salariés de leur propre entreprise qui souhaitent travailler à la retraite.
Avantage : pendant toute la période de retraite progressive, vous continuez à cotiser pour votre retraite et vous accumulez des points pour votre retraite définitive.
Conditions de la retraite progressive
Pour bénéficier d’une retraite progressive, vous devez :
- Avoir l’âge légal de départ à la retraite diminué de 2 années ;
- Justifier d’au moins 150 trimestres retraite, tous régimes de retraite de base confondus ;
- Si vous êtes indépendant : exercer à titre exclusif une activité artisanale ou commerciale ou être travailleur indépendant « assimilé salarié » (président du conseil d’administration, directeur général, directeur général délégué ou membre du directoire des SA, dirigeant de SAS, gérant non associé de SNC, gérant minoritaire ou égalitaire de SARL) ;
- Si vous êtes salarié de votre entreprise : exercer une activité à temps partiel (cette activité doit être comprise entre 40 % et 80 % de la durée légale ou conventionnelle du travail applicable dans l’entreprise).
L’accès à la retraite progressive n’est possible qu’une fois.
À noter : la loi portant réforme des retraites du 14 avril 2023 prévoit l’extension de la retraite progressive, à compter du 1er septembre 2023, à tous les indépendants exerçant à titre exclusif une activité non salariée leur procurant un revenu minimal et donnant lieu à diminution de leurs revenus professionnels. Ces conditions doivent être déterminées par décret.
Montant de la retraite progressive
Le montant de la pension de retraite progressive est calculé en fonction de la diminution des revenus professionnels (pour les indépendants) ou de la diminution du temps de travail (pour les salariés). Le montant de la retraite correspond à un pourcentage de la pension de retraite de base et de la pension de retraite complémentaire
La première année, l’indépendant perçoit la moitié de sa pension de retraite à titre provisionnel. Si le revenu perçu n’a baissé que de 20 à 50 %, il doit rembourser la différence.
Lorsque la baisse de revenu est inférieure à 20 %, la pension de retraite n’est pas versée.
Au moment du départ en retraite définitif, la pension de retraite est recalculée en intégrant les droits acquis au titre des cotisations versées pendant la période de retraite progressive.
Le simulateur retraite progressive du site Info-retraite permet d’estimer le montant de sa retraite progressive.
Pour aller plus loin, consultez nos articles :
Travailler à la retraite : le cumul emploi-retraite
Une fois à la retraite, vous pouvez, sous certaines conditions, reprendre une activité professionnelle indépendante ou salariée et ainsi cumuler votre retraite avec le revenu d’une activité. Il existe deux dispositifs de cumul emploi-retraite : le cumul emploi-retraite intégral et le cumul emploi-retraite plafonné.
Vous devez au préalable, en principe, avoir cessé toutes vos activités professionnelles non-salariées et salariées. Et peu importe que vous repreniez une activité professionnelle relevant du même régime que celui qui vous verse votre retraite ou d’un autre régime.
Cumul emploi-retraite intégral
Le cumul emploi-retraite intégral permet de cumuler intégralement la pension de retraite (retraite de base et retraite complémentaire) et le revenu professionnel, sans limite. Il est également appelé « cumul emploi-retraite libéralisé ».
Pour cela, il faut :
- avoir atteint l’âge légal de la retraite et justifier d’une carrière complète (durée d’assurance nécessaire pour une retraite à taux plein),
- ou avoir atteint l’âge du taux plein (quels que soient la durée d’assurance et l’âge de liquidation de la pension),
- avoir fait liquider l’ensemble de ses retraites de base et complémentaires auprès des différents régimes de retraites obligatoires (sauf exceptions).
Auparavant, la reprise d’activité dans les conditions du cumul emploi-retraite intégral ne permettait pas d’obtenir de nouveaux droits à retraite, quel que soit le régime de retraite (sauf exceptions, notamment en cas de retraite progressive).
Avec l’entrée en vigueur de la loi portant réforme des retraites du 14 avril 2023, la reprise d’une activité en cumul emploi-retraite intégral ouvre des droits à une deuxième pension dans le régime de retraite de base en contrepartie des cotisations versées en cumul emploi-retraite. La liquidation des pensions de retraite intervenant à compter du 1er septembre 2023 prend en compte, le cas échéant, les droits en vue d’une nouvelle pension de retraite constitués à partir du 1er janvier 2023. La seconde pension bénéficie du taux plein sans, décote ni surcote.
Les régimes complémentaires de retraite pourront s’inspirer de ce nouveau dispositif pour ouvrir des droits nouveaux à leurs assurés en cumul emploi-retraite.
Cumul emploi-retraite plafonné
Si les conditions pour bénéficier du cumul intégral emploi-retraite ne sont pas remplies, il est possible de cumuler le revenu professionnel et la pension de retraite (retraite de base et retraite complémentaire) si le revenu professionnel ne dépasse pas certains plafonds (plafonds différents selon que vous repreniez une activité artisanale ou commerciale ou une activité salariée).
Si le plafond est dépassé, le versement de la retraite de base et de la retraite complémentaire peut être suspendu pour chaque année de cumul pendant un maximum de 12 mois.
À noter : en cas de cumul emploi-retraite plafonné, la reprise d’activité ne permet pas d’obtenir de nouveaux droits à retraite, quel que soit le régime de retraite.
Pour en savoir plus, consultez notre article sur le cumul emploi-retraite.
En cas de retraite anticipée
Si vous bénéficiez d’une retraite anticipée (carrière longue, handicap), vous pouvez bénéficier du dispositif du cumul emploi-retraite plafonné tant que vous n’avez pas atteint l’âge légal de départ à la retraite.
Rachat de trimestres
Pour bénéficier d’une retraite de base à taux plein dès l’âge légal de départ à la retraite, vous pouvez racheter des années d’études et des années incomplètes et, si vous êtes indépendant, racheter des trimestres manquants des 6 dernières années.
Autre possibilité : racheter des trimestres pour valider des périodes pour lesquelles vous n’avez pas cotisé dans certaines situations spécifiques (activité salariée à l’étranger, aide bénévole auprès d’un membre infirme ou invalide de votre famille, etc.).
Rachat de trimestre de retraite : rachat d’années d’études supérieures ou d’années incomplètes
Ce dispositif de rachat de trimestres retraite est ouvert aux indépendants, aux salariés, aux professionnels libéraux, etc. Il permet de racheter, sous conditions et dans une certaine limite, des trimestres retraite au titre :
- des années d’études supérieures (un dispositif particulier de rachat de trimestres est ouvert pour les jeunes actifs) ;
- des années civiles ayant donné lieu à la validation de moins de 4 trimestres retraite (années incomplètes) ;
- des stages d’études.
Vous pouvez choisir de faire votre rachat de trimestres pour augmenter uniquement le taux de calcul de votre retraite ou pour augmenter simultanément le taux et le nombre de trimestres retraite pris en compte pour le calcul de votre retraite (dans la limite de la durée d’assurance maximum).
Le coût des trimestres retraite dépend de votre âge au moment du rachat, de l’option que vous choisissez (rachat de trimestres pour le taux seul ou pour le taux et la durée d’assurance) et de vos revenus professionnels des 3 années qui précèdent la demande de rachat.
Il est possible de demander un échelonnement des versements au titre du rachat de trimestres.
Prenez contact avec votre caisse de retraite pour vérifier votre éligibilité au dispositif, effectuer une simulation afin d’apprécier l’intérêt d’un rachat de trimestres et demander une estimation du coût.
Pour en savoir plus, consultez le service de l’Assurance retraite : Simuler le coût d’un rachat de trimestres.
Pour aller plus loin : Faut-il racheter des trimestres de cotisation avant la retraite ?
Surcote
Chaque trimestre retraite supplémentaire travaillé au-delà de votre durée d’assurance minimale (c’est-à-dire au-delà du nombre de trimestres retraite requis, selon votre année de naissance, pour bénéficier d’une retraite à taux plein) vous permet d’augmenter votre retraite grâce au dispositif de la surcote.
Pour en savoir plus sur la seconde pension issue du cumul emploi-retraite : voir notre article Réforme 2023 du cumul emploi-retraite : les modalités de la seconde pension de retraite sont fixées.
Pour aller plus loin :
- Faut-il racheter des trimestres de cotisation avant la retraite ?
- Réforme des retraites 2023 : allongement du délai pour racheter ses années d’études et ses trimestres de stage
Pour en savoir plus sur les conditions de la retraite progressive pour les indépendants : voir notre article Les nouvelles règles de la retraite progressive issues de la réforme de 2023