Pour préparer la cession de votre entreprise, il est important d’anticiper plusieurs années à l'avance bien avant votre départ à la retraite. Objectif : vous donner toutes les chances d’identifier le « bon » candidat à la reprise d’entreprise, dans les meilleures conditions pour votre entreprise et pour vous.
Il existe trois modes principaux de transmission d’entreprise : la transmission familiale, la reprise d’entreprise par les salariés et la cession d’entreprise à un tiers.
La transmission familiale : dans la durée et la confiance
Un de vos enfants ou un membre de votre famille est candidat à la reprise de votre entreprise ? La transmission familiale d’entreprise présente l’avantage de vous permettre d’accompagner le futur repreneur pendant plusieurs mois parallèlement à votre éloignement progressif de la direction.
En formant le futur repreneur à la gestion et à la direction de l’entreprise avant d’en transmettre le contrôle total, vous permettez au repreneur de faire totalement partie de l’entreprise et d’être d’autant mieux accepté par les salariés et éventuels associés. L'entreprise pourra ainsi continuer à se développer en restant au sein de votre famille, sans connaître de changements radicaux en termes de gouvernance. Une transmission familiale peut se faire par donation ou cession d’entreprise.
Le conseil d'un professionnel (en particulier, d'un avocat et/ou d’un notaire) est essentiel dans ce type de transmission afin d’en évaluer les conséquences patrimoniales et fiscales et définir le schéma de transmission le plus adapté : mise en place d’un « pacte Dutreil » pour bénéficier d'allègements fiscaux, donation-partage aux héritiers, création d’une holding de reprise…
La reprise d’entreprise par les salariés : simple et facile pour les clients et partenaires
Principal avantage d’une reprise d’entreprise par ses salariés : ceux-ci connaissent leur entreprise et son environnement et maîtrisent le savoir-faire nécessaire à son développement. C’est une garantie importante pour la poursuite de l’activité et le maintien de l’emploi.
Le chef d’entreprise peut ainsi accompagner les salariés repreneurs quelques mois afin de les présenter aux fournisseurs et clients de l'entreprise et les épauler dans la gestion. Ce qui augmente les chances que la transmission se déroule sans heurt, gage important de la pérennité de l’entreprise. Afin de favoriser ce type de reprise, la loi prévoit :
- un dispositif d'information des salariés des entreprises de moins de 250 salariés, tout au long de la vie de l'entreprise, sur les possibilités de reprise de l’entreprise par les salariés,
- et un droit d'information préalable des salariés en cas de cession de leur entreprise.
La transmission à un tiers : le cas le plus fréquent
La cession d’entreprise à un tiers est le cas le plus fréquent de transmission d’entreprise, que l’entreprise soit familiale ou non. Le repreneur peut être une personne physique ou une entreprise qui réalise ainsi une opération de croissance externe.Pour préparer la cession de votre entreprise à un tiers, vous devez faire savoir que votre entreprise est à vendre. Pour cela, les bases de repreneurs vous permettent :
- de repérer les candidats potentiels à la reprise d’entreprise tout en respectant la confidentialité de votre projet,
- et de prendre contact avec eux par l'intermédiaire d'un professionnel reconnu.
Vous pouvez également procéder par approche directe de quelques candidats que vous avez identifiés.
Comment évaluer votre entreprise ?
Quel que soit le mode de transmission d’entreprise que vous envisagez (familiale, interne ou externe), vous devez au préalable évaluer votre entreprise. Il existe différentes méthodes d’évaluation possibles.
Evaluer son entreprise selon la méthode patrimoniale
La méthode patrimoniale consiste, dans un premier temps, à calculer l’actif net comptable, c’est-à-dire l’ensemble des éléments d’actif et de passif qui composent le patrimoine de votre entreprise.
Ensuite, l’actif net comptable est corrigé pour le rendre plus conforme à la réalité économique : réévaluation des immeubles, terrains et fonds de commerce, ajout des plus-values latentes sur les outils de production, prise en compte des passifs absents du bilan comptable, etc.
Evaluer son entreprise selon la méthode de la rentabilité
La méthode de la rentabilité est plus technique à mettre en œuvre que la méthode patrimoniale. Son principe est le suivant : la valeur de votre entreprise dépend non seulement de la rentabilité dégagée par le passé mais aussi de celle produite à l’avenir. Ainsi, un taux d’actualisation traduisant les hypothèses de croissance espérées est défini en fonction de différents critères tels que :
- l’activité de l’entreprise ;
- sa renommée ;
- la qualité de ses équipes ;
- l’évolution du secteur ;
- le portefeuille clients…
Ce taux d’actualisation est ensuite appliqué au résultat net, au résultat d’exploitation ou à l’excédent brut d’exploitation.
Evaluer son entreprise selon la méthode comparative
La méthode comparative (également appelée « évaluation par barème ») consiste à déterminer la valeur de l’entreprise grâce à un barème établi à partir de transactions d’entreprises similaires et publié par l’administration fiscale.
Cette méthode présente toutefois une limite : elle ne prend en compte qu’une seule dimension, le chiffre d’affaires.
Quelle méthode d’évaluation retenir ?
La méthode patrimoniale pourrait être recommandée si vous êtes à la tête d’une petite structure mature, avec des niveaux de résultats stables. À l’inverse, elle ne conviendrait pas aux entreprises d’une certaine taille, l’évaluation portant essentiellement sur le patrimoine sans tenir compte des performances et de la rentabilité pourtant déterminantes dans l’évaluation du prix de l’entreprise.
La méthode de rentabilité, en offrant une vision moins figée que celle obtenue par la mise en œuvre de la méthode patrimoniale, pourrait être privilégiée si votre entreprise est importante ou présente un fort potentiel de croissance.
La méthode comparative est quant à elle particulièrement adaptée si vous cédez un fonds de commerce ou une activité artisanale, ces secteurs disposant de sources d’informations fiables (organismes professionnels, presse spécialisée…).
En pratique, il convient souvent de combiner différentes méthodes d’évaluation pour obtenir la bonne fourchette de valorisation. Pour cela, il est fortement recommandé de faire appel à un professionnel (expert comptable, conseil financier, etc.).
Pour en savoir plus :
- Téléchargez le Guide pratique de la transmission d'entreprise,
- Consultez tous les conseils sur la transmission d’entreprise.