En quoi consisterait la nouvelle réforme des retraites ?
Où en est-on avec la réforme des retraites ?
Le projet de réforme des retraites du précédent quinquennat d’Emmanuel Macron, dont le processus d’adoption parlementaire a été stoppé en mars 2020 par la crise sanitaire du Covid, avait vocation à mettre en place un système universel de retraite par points, tout en conservant un âge légal de départ à la retraite à 62 ans avec un « âge pivot » à 64 ans (système de malus pour ceux qui partent à la retraite avant l’âge pivot et de bonus pour ceux qui partent après).
Durant la campagne présidentielle, le Président a donné les grandes lignes de la nouvelle réforme des retraites en France qu’il entend porter durant son second mandat.
Report de l’âge légal de départ à la retraite
En France, face à la dégradation des perspectives financières du système de retraites, aggravées par les deux années de crise sanitaire, le Président envisage désormais une réforme des retraites plus facile à mettre en place et permettant de réaliser des économies assez rapidement, renonçant ainsi au système universel de retraite par points de l’ancien projet de réforme.
Dans ce contexte, Emmanuel Macron a annoncé vouloir reporter l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans : ce report serait progressif, avec 4 mois cotisés supplémentaires pour chaque génération, soit un total de 9 ans de transition. Qui sera concerné par la réforme des retraites ? Si la nouvelle réforme entre effectivement en vigueur en 2023, d'après l'échéancier évoqué par Emmanuel Macron, le report à 65 ans de l'âge légal de départ à la retraite serait effectif d'ici 2031 et concernerait toutes les personnes nées en 1966 et après.
Toutefois, les personnes en situation de handicap qui pouvaient partir à la retraite dès l’âge de 55 ans, sous certaines conditions, pourraient toujours le faire. Les titulaires d’une carrière longue, c'est-à-dire les assurés qui ont commencé à travailler avant l'âge de 20 ans, partiraient à 62 ans (au lieu de 60 ans aujourd'hui). La « pénibilité » serait également prise en compte avec un report de l’âge légal de départ à la retraite limité à 2 ans.
À noter : entre les deux tours de l’élection présidentielle, Emmanuel Macron a fait des ouvertures aux Français sur son projet de réforme des retraites. Il s’est dit prêt à envisager, dans le cadre d'une négociation, un report de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans au lieu de 65 ans ainsi qu’une modification du rythme de transition (la réforme pourrait ainsi s’arrêter à 2028, par exemple, et donc à 64 ans).
Hausse du montant de la pension de retraite minimale
Le montant de la pension de retraite minimale serait porté à 1 100 € par mois pour les travailleurs ayant effectué une carrière complète (contre environ 700 € par mois actuellement pour le minimum contributif majoré des retraités du régime général), y compris pour les personnes déjà à la retraite et pas seulement pour les futurs retraités. Les modalités pratiques de cette mesure n’ont pas été évoquées.
Autres mesures envisagées dans la nouvelle réforme des retraites
La nouvelle réforme française des retraites prévoirait également :
- la suppression des principaux régimes spéciaux (EDF, SNCF) pour les nouveaux entrants ;
- l’aménagement du dispositif de cumul emploi-retraite pour le rendre plus simple et plus incitatif. Les assurés sociaux qui choisissent, dans le cadre du cumul emploi-retraite, de reprendre une activité après avoir liquidé leurs droits à retraite pourraient ainsi acquérir des droits à retraite supplémentaires (ce qui n’est pas le cas jusqu’à présent).
Quel calendrier pour la réforme des retraites en 2022 en France ?
Emmanuel Macron a indiqué vouloir commencer la réforme des retraites par une phase de concertation avec les partenaires sociaux dès l’automne prochain. Il s’est engagé à ne pas légiférer par ordonnances sur le sujet. Il n'exclut pas de recourir au référendum sur les grandes réformes en général.
Hausse des retraites au 1er juillet
Parallèlement à la mise en œuvre d’une nouvelle version de la réforme des retraites, Emmanuel Macron a indiqué, durant sa campagne, vouloir indexer les retraites sur l'inflation dès le 1er juillet prochain (soit une hausse d’environ 4 %) sans attendre la revalorisation automatique du 1er janvier 2023. Cette revalorisation serait la première étape d’une réflexion plus globale pour adapter le système de revalorisation automatique des retraites à une période d'inflation plus élevée.
Sources : Programme Avec vous – Les Échos – Le Figaro