Entreprises en France : premiers constats début 2021
La crise sanitaire et économique due à la pandémie de Covid 19 a provoqué en France et dans le monde la récession la plus profonde depuis près d’un siècle. Pour l’année 2020, le PIB s’est réduit de 9,1 % en France.
Les secteurs économiques ont été touchés de façon inégale en France. Dans l’industrie, les secteurs pharmaceutiques, la chimie et l’agroalimentaire ont retrouvé début 2021 des niveaux d’activité proches de ceux de l’avant-crise alors que les secteurs des transports, de l’automobile et de la métallurgie sont en-deçà. Dans les services marchands, la restauration et l’hébergement ont toujours une activité très faible alors que les secteurs de l’information et de la communication croissent. Le secteur agricole a bien résisté.
Les secteurs à faible productivité du travail ou à forte interactions sociales ont été les secteurs les plus touchés. Plus de 50 % des entreprises des secteurs de l’hébergement-restauration et du matériel de transport considèrent que leurs effectifs sont trop importants au regard de leurs activités. Les PME en France sont particulièrement touchées par la crise, et notamment les PME du secteur culture et évènementiel.
Les entreprises en difficulté en France en 2021
Malgré la crise économique et sociale sans précédent générée par le Covid 19, les dispositifs massifs de soutien d’urgence à l’économie mis en place par l’État français ont permis la diminution des faillites d’entreprises en 2020 par rapport à 2019 de 36 % pour l’ensemble des entreprises et de 29 % pour les PME. Les mesures d’urgence de soutien aux entreprises (détaillé dans notre article sur les aides au TPE et PME en période de Covid…) ainsi que le gel des procédures réglementaires de recouvrement ont fortement absorbé, au moins temporairement, l’impact de la crise sanitaire sur les entreprises. Plus de quatre entreprises françaises sur cinq ont fait appel à une ou plusieurs des mesures d’aide mises en place par l'État.
Cela s’est cependant fait, dans les secteurs les plus touchés, au prix de l’augmentation de la dette des entreprises françaises les plus affectées par une baisse durable de leur activité. Dans ces secteurs, l’accumulation de la dette et de la baisse d’activité pourrait aboutir à une forte augmentation (+ 26 % environ) du risque de faillites à partir de 2021. À cela pourrait s’ajouter le rattrapage « normal » des faillites qui n’ont pas eu lieu en 2020.
Ainsi, dans le secteur du commerce et des services aux particuliers, le taux de défaillance en 2021 pourrait, dans les secteurs les plus touchés, passer de 1,1 % en 2019 à 1,8 % mais avec une marge d’incertitude très forte. L’enjeu pour 2021 sera de réduire au maximum les défaillances d’entreprises performantes et viables dans une situation hors Covid et la sauvegarde d’entreprises non viables afin de ne pas trop dégrader la productivité.
La création d’entreprises en France début 2021
De façon à première vue surprenante, il y a eu 850 000 création d’entreprises en France en 2020. Cela représente une augmentation de 4 % par rapport à 2019. Ce sont surtout les créations d’entreprises individuelles qui ont fortement augmenté; leur nombre a en effet progressé de 6 %, particulièrement dans le secteur des services de livraison à domicile. Les livreurs de repas et les chauffeurs de VTC ont été nombreux à se lancer en devenant micro-entrepreneurs. Ce sont en partie les conditions économiques difficiles qui ont poussé les Français à devenir indépendants.
Les créations d'autres types d'entreprises sont, quant à elles, restées stables en 2020, ce qui déjà une performance remarquable alors que l'activité économique a chuté de près de 10 %.
Pour aller plus loin, voir notre article sur les aides à la création d’entreprise.
Sources : vie-publique.fr ; strategie.gouv.fr ; Insee